Comment mesurer le bien-être des collaborateurs en télétravail ?

La crise du COVID-19 a contraint des milliers d’entreprises à mettre en place la pratique du télétravail pour permettre une continuité d’activité. Ce qui ne devait qu’être une situation temporaire s’est finalement prolongée dans le temps, sans que la plupart des organisations ne soient outillées pour gérer leurs équipes à distance.

Burn out, perte de motivation, sentiment d’être mis de côté, difficultés à dissocier vie personnelle de la vie professionnelle, manque de sens… Les troubles psycho-sociaux sont en recrudescence depuis le début du confinement et impactent la performance des entreprises. Dans ce contexte de crise, comment accompagner efficacement ses collaborateurs pour limiter ces risques ?

L’enjeu du bien-être des collaborateurs en télétravail

On a de cesse de montrer les bienfaits du télétravail (gain de performance, concentration, réduction des charges de l’entreprise…). Cependant, le travail à distance que nous expérimentons actuellement est foncièrement différent de celui que nous avons l’habitude de pratiquer.

Tous les salariés ne travaillent pas dans les mêmes conditions (superficie du logement, poste de travail, environnement familial, solitude…) et sont soumis à un climat anxiogène exacerbé par la crise sanitaire et l’incertitude économique. Pour respecter leur obligation de santé et de sécurité des salariés, les employeurs doivent prendre des mesures préventives pour protéger la santé physique et mentale des salariés confinés.

De nouveaux enjeux émergent, notamment pour les managers de proximité qui doivent modifier leur suivi et s’adapter au contexte personnel de chaque coéquipier. Si certains problèmes sont externes à l’entreprise, d’autres peuvent être provoqués par des soucis de communication ou d’organisation du travail. Comment les managers peuvent-ils identifier les points de friction de leurs collaborateurs en étant entièrement à distance ?

Les outils en ligne pour mesurer l’humeur des équipes

A distance, impossible d’observer l’inconfort d’un collaborateur ou de réagir immédiatement. L’asynchronicité des communications provoquée par le télétravail implique d’adapter ses méthodes. Si l’organisation de moments informels en visio-conférence ou de points quotidiens ont été largement utilisés pendant le confinement, certaines entreprises ont également opté pour des outils permettant de mesurer l’humeur de leurs équipes.

Supermood chez Total, Zestmeup chez Decaltlon, OurCompany chez Yves Rocher ou Niko Niko chez l’éditeur de logiciels RH Lucca… Autant de logiciels en ligne qui sondent les collaborateurs sur leur humeur du jour ou de la semaine. Les salariés peuvent s’exprimer anonymement ou non. Les managers et services RH reçoivent le bilan des sondages par équipes, généralement en fin de semaine pour prévoir des actions dès le lundi matin si besoin.

Si certains pourraient les qualifier de “gadgets”, ces outils présentent l’avantage d’identifier les baisses de régime des salariés et de formaliser la discussion pour résoudre rapidement les problèmes des équipes. Un collaborateur indique passer une mauvaise journée trois fois d’affilée ? Planifiez un tête à tête au plus vite pour échanger sur ses difficultés. L’ensemble des membres d’une même équipe passe une mauvaise journée le même jour ? Quel évènement a pu provoquer cela et que pouvez-vous faire pour qu’une telle journée ne se reproduise plus ?

Certaines équipes en ont même fait un rituel d’équipe. “Tous les lundis matins, nous commençons la réunion du Customer Success par l’analyse de la “météo” de la semaine précédente. Nous étudions les problèmes rencontrés collectivement et cherchons des solutions pour y remédier au plus vite. Les problématiques individuelles sont quant à elles traitées par les managers de proximité avec les salariés concernés sous la forme de points “one-to-one.” explique Damien Grandemenge, Chief Operating Officer Customer Success chez Lucca.

Accompagner la mise en place des outils

Il est illusoire de penser que le simple fait de mettre en place ce type d’outils va avoir un impact sur le bien-être du salarié. Pour qu’elle soit efficace, leur utilisation doit :

• être souhaitée par tous les membres d’une même équipe,
• être précédée d’une communication spécifique expliquant l’intention de l’entreprise, le but de l’outil et son fonctionnement,
• être suivie par tous les membres de l’équipe, manager compris, pour éviter les déceptions ou frustrations,
• donner lieu à des actions. Rien de plus démotivant pour un salarié que de signaler un problème et de n’avoir aucune action mise en place pour le régler (ou chercher à le faire).

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